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Repenser la vie autrement

Penser, vivre et voir autrement ...

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Utopic

--> Introduction de projet

Utopic

 

Difficile de trouver une amorce dans la description et l'organisation de ce projet qui représente davantage pour moi qu'une simple réorganisation de mon quotidien ou de ma façon de vivre ... Utopic c'est pour moi la prise de conscience d'une nécessité de repenser, de retrouver une autre philosophie de vie et non plus seulement une règle de vie seule.

J'ai ce sentiment de me trouver dans une de ces époques qui manque cruellement d'une philosophie forte pour créer une nouvelle dynamique générale de vie et vitalité ... il y a une récurrente démission de la plupart des initiatives visant à modifier le style de vie ou de pensée. Et pourtant ce n'est faute de voir de nombreuses bonnes volontés s'y essayer ... mais je crois qu'il est difficile, voire impossible de repenser du neuf en lui faisant épouser l'ancien. C'est un peu comme vouloir forcer une pièce en étoile dans un moule carré. Je crois que tout est dans cette notion de moule ... cette frénésie à laquelle on assiste, qui pousse à tout normaliser,à tout hiérarchiser, à tout enfermer dans des règles et lois, pourrait se comparer à cet acharnement que mettent les hommes à contenir la nature dans des plates-bandes, des limites bétonnées ...

Il est certain qu'une organisation rigoureuse et son contrôle sont la condition de la cohésion d'une société humaine mais il me semble qu'aujourd'hui on considère moins les causes de cette nécessité que ses conséquences; en effet, les gouvernements successifs, la bureaucratie et tous les organismes administratifs ont cette intuition de la nécessité de contrôle de la société mais semblent avoir oublié le pourquoi de l'exercice de celui-ci : les réglements, les lois, les normes sont appliquées aveuglément et c'est seulement lorsqu'il y a inadéquation avec la réalité qu'on conçoit de les modifier en conséquence. J'ai l'impression qu'aujourd'hui on a d'un côté ceux qui appliquent et subissent sans jamais remettre en question, simples manoeuvres d'une mécanique trop vaste pour qu'ils puissent en concevoir autre chose que leur seule tâche personnelle, et de l'autre ceux qui n'en finissent plus de débattre sur les conséquences de cet aveuglement et sur une réponse possible à ces conséquences selon leurs intérêts propres.

Au final je crois qu'on en arrive pour les premiers à un fatalisme nihiliste qui pose une voie toute tracée sans détours possibles, pour les autres à une impuissance avouée devant l'ampleur d'une tâche qui les dépasse : celle de répondre à toutes les failles d'un système qu'ils sentent vicieux avec des moyens personnels qu'ils voient limités par leur crainte des concessions et sacrifices.

Je crois que ce qui a tant porté les idéologies passées c'est qu'en plus de fournir une responsabilité sociale, elles imposaient un modèle de pensée et de vie unique qui plaçait chaque individu dans une position de responsabilité vis à vis de la société toute entière et non seulement de lui-même. Or actuellement, si on accepte de voir en le libéralisme une idéologie, j'ai l'impression qu'il déresponsabilise moralement chaque jour davantage tandis qu'il responsabilise pénalement toujours plus ... ainsi on retrouve des individus face à des obligations et contraintes toujours plus grandes mais dont ils ne conçoivent plus très bien le sens ...

Le résultat, je crois, est qu'il se développe une rancoeur, un sentiment d'injustice toujours plus grand vis à vis d'une administration, d'un gouvernement, de règlements contraignants ... on n'agit plus en sachant pourquoi on doit agir ainsi mais par défaut, parce que ça s'impose, parce que c'est imposé ainsi ... il n'en résulte finalement qu'un profond sentiment d'injustice et d'impuissance. Et le libéralisme plutôt que de donner une causalité pour calmer ce sentiment, l'accentue avec la finalité du "chacun pour soi" et de l'intérêt individuel ... comment dans ces conditions concevoir qu'il puisse, à terme, maintenir la cohésion d'une "société" alors qu'il s'appuie sur l'individualisme ? Il crée un mépris et une misanthropie qui conduiront inévitablement à la loi de la jungle, à une oligarchie toute puissante et autoritaire qui réprimera systématiquement par la force judiciaire et la rétorsion administrative toutes volontés communes tout en récompensant les avidités individuelles.

Mais je ne veux pas m'étendre trop ici dans une analyse que je tâcherais de reprendre ultérieurement lorsque j'aurais défini précisément mon projet ...

Ce que je souhaitais évoquer ici pour introduire mon entreprise, c'est la notion de responsabilité morale individuelle et collective. En effet, je crois qu'il est important de voir comme des habitudes de vie par procuration amènent à tout prendre en bout de chaîne sans se poser de questions, comment on exécute son travail sans se soucier de ceux qui dépendront de sa qualité ... le résultat en est qu'on ne se soucie pas des conséquences d'un travail mal exécuté parce que c'est le maillon suivant de la chaîne sociale qui payera les pots cassés; en revanche on tempête, on proteste, on se tourmente, on déprime lorsqu'on paye les pots cassés du maillon précédent de la chaîne. Cet exemple montre comme la déresponsabilisation morale (on travaille pour le fric pas pour la société ni autrui) associée à une responsabilisation pénale toujours plus grande pour des droits sociaux communs sans cesse amoindris, aboutit à créer le sentiment profond d'injustice et d'impuissance.

J'entend partout le "mais qu'est-ce qu'on peut faire" fatal et fataliste ... on ne peut concevoir que la réponse à cette frustration peut être individuelle et n'implique pas nécessairement la remise en cause du système dans son entier. On est bien prompt à vouloir "s'unir" pour réviser le système mais on ne se pose jamais la question d'une remise en cause individuelle, on revendique une indépendance avant d'avoir fait l'état des lieux des dépendances et d'éventuelles réponses à celles-ci.

Avec Utopic je ne souhaite rien revendiquer, je ne souhaite prôner aucune idéologie unificatrice, mais seulement tenter de revoir ma propre façon de penser, percevoir et vivre les choses. Simplement tenter de construire une philosophie personnelle de vie qui ne cherche pas à marier la vision des uns et des autres dans un modèle commun de vie (c'est, je crois, une tâche impossible au su de l'infinie diversié des motivations indivduelles généralement antinomiques); simplement me trouver un modèle de vie qui sache se satisfaire et s'aggrémenter de la vie dans cette société et que je puisse rendre maléable en fonction de mon évolution personnelle sans devoir rendre de comptes pour cela à un quelconque comité idéologique central qui aurait tôt fait de m'écarter à la première remise en cause.

Utopic est donc un moteur personnel que je crée à mon usage pour me porter toujours de l'avant sans éprouver ce sentiment de dépendance ou de frustration, un modèle théorique et pratique que j'espère pouvoir appliquer à mes raisonnements et perceptions d'une part et aux actes qui en découlent d'autre part. Utiliser la somme de mes connaissances, de mes expériences pour forger un modèle de vie qui me tienne systématiquement à l'écart de toute tentation d'inertie et me dégage des préjugés usuels qui posent des limites là où je pourrais les dépasser pour peu que j'en sois constament conscient et que je porte un autre regard sur elles.

Maintenant, pourquoi avoir choisi un blog ? Parce que j'ai une facilité bien plus grande à écrire quand j'ai le sentiment que mes mots ont un interlocuteur ... j'hésite à interdire les commentaires mais je crois que l'enrichissement de ma propre vision provient aussi pour une grande part de la connaissance de celle des autres. J'essaierais simplement de me fier à mes intuitions sans me laisser trop influencer par d'éventuelles (et courageuses) remarques ...

Voilà pour cette introduction ... maintenant il va me falloir procéder au dessin de l'architecture générale de mon édifice ... j'en fais l'objet de mon prochain article ...

Ecrit par Songe, le Vendredi 5 Mars 2004, 19:45 dans la rubrique "Organisation".

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Commentaires

Ceci n'est pas une remarque...

TeidyLOU

05-03-04 à 23:10

...juste un sourire admiratif et curieux de lire la suite :-)

TEÏDY LOU


Re: Ceci n'est pas une remarque...

Songe

07-03-04 à 13:58

Mmmmh ... pourvu que cette suite ne me révèle pas une grave schyzophrénie ...

Merci Teïdy lou ;o)

Bises

Songe


Pensées pour moi-même

VeryFlyer

07-03-04 à 20:57

un petit passage sur cet article,comme un voyage sur soi même!!! mais oh combien précieux le propre de soi.Le temps devient important au moment même qu'il devient rare!!!!

Dusses-tu vivre trois mille ans et autant de fois dix mille ans, souvenons-nous pourtant que personne ne perd une autre vie que celle qu'il vit, et qu'il n'en vit pas d'autre que celle qu'il perd. Donc le plus long et le plus court reviennent au même. Car le présent est égal pour tous ; est donc égal aussi ce qui périt ; et la perte apparaît ainsi comme instantanée ; car on ne peut perdre ni le passé ni l'avenir ; comment en effet pourrait-on vous enlever ce que vous ne possédez pas ? Il faut donc se souvenir de deux choses : l'une que toutes les choses sont éternellement semblables et recommençantes, et qu'il n'importe pas qu'on voie les mêmes choses pendant cent ou deux cents ans ou pendant un temps infini ; l'autre qu'on perd autant, que l'on soit très âgé ou que l'on meure de suite : le présent est en effet la seule chose dont on peut être privé, puisque c'est la seule qu'on possède, et que l'on ne perd pas ce que l'on n'a pas.

Pierre Hidalgo

Je me demande si vraiment nous pensons plus à nous ou à autrui, mais ce qui est sur; c'est que les proches nous sont chéres et prennent toute notre attention.

...welcome...

"Captain in Flight"


Re: Pensées pour moi-même

Songe

26-03-04 à 17:23

Cher Capitaine

Je ne sais si nous pensons plus à nous ou à autrui ou encore à nous par le biais d'autrui, ce dont je suis certain c'est que ce qui importe est notre bien-être personnel et ce sans qu'il se fasse au détriment de celui des autres, c'est là l'état qui me semble le plus juste au regard de la vie en société. Maintenant il est vrai que les interprétations quant à ce rapport seront très différentes et qu'il s'en trouvera toujours pour condamner notre vision des choses.

Pour ma part je puise pour beaucoup mon bien-être dans celui des autres, aussi est-ce naturellement que je veille au leur ...

Rien ne nous appartient absolument sinon nos pensées je crois, or c'est là une possession qui n'a que rarement plus de valeur que dans le moment présent.

Au plaisir

Songe


critique

virginiz

24-12-07 à 02:27

J'aimerais te faire part d'une critique en rapport avec cet article et tes articles en général.

Tout d'abord, brève précision du contexte qui m'a amené sur ce site. Je suis arrivée par hasard sur ton sité parce que je "wilfait" (ca vient du mot "wilfing"). Ce qui m'a accrochée d'abord c'est que ta philosophie se confond partiellement avec ton personnage. En effet, comme toi, tel que j'ai pu le lire dans certains de tes articles, tu regorges d'une passion de vivre qui amène à une lutte contre et/ou avec la société poussée par des convictions personnelles. Tu t'es décrit aussi parfois comme quelqu'un de timide qui toutefois, arrivait à convaincre une minorité mais qui ressentait un sentiment de solitude face au monde. Et bien je partage quelquefois également ce sentiment de solitude mais auquel je n'adhère par complètement. En effet, notre sentiment de solitude peut être comblé par le partage et l'echange avec d'autres intellectuelles ou philosophie de vie.

Bref, je suis arrivé par hasard sur ce site et suis restée car j'ai été accrochée par tes prises de vues. Cela dit, je réagis parce que j'ai encore beaucoup de minutes à perdre avant mon dernier souffle.

Bon, pour quand même parler du fond de mon commentaire, je met relève d'abord une phrase de ton article. Tu termines en disant ceci : "J'essaierais simplement de me fier à mes intuitions sans me laisser trop influencer par d'éventuelles (et courageuses) remarques ...". Alors j'espère que ma critique ne sera pas assujettie à un filtrage insensé mais affranchie par une intuition sensée.

La critique principale que je te fais, c'est de tenir un discours basé sur le "ressenti". Tu développes peu tes idées par des exemples concrets. Je retiens de ce que je lis, des grandes théories que je partage ou non mais qui parfois restent floues. Prenons par exemple cette phrase " J'ai ce sentiment de me trouver dans une de ces époques qui manque cruellement d'une philosophie forte pour créer une nouvelle dynamique générale de vie et vitalité ... " Tes phrases débutent par "j'ai ce sentiment" mais ne s'articulent pas autour d'une référence ou d'un fait. 

Par conséquent, des questions simples me viennent à l'esprit: "Ne penses-tu pas que tu passes à côté de ton but principal, en l'occurrence une mise en écriture de ta philosophie, en nourrissant tes propos par des sentiments non illustrés d'exemples concrets?", " Est-ce un choix ou une contrainte culturelle?","Est-ce un souci de ne pas généraliser l'anecdotisme?", "Peux-tu réellement construire l'opinion d'une société par le ressenti?"

Voilà, je laisse le débat ouvert, mais je pense personnellement, qu'il y a un manque de contenu qui pose un souci de pertinence et de clarté dans ton parcours introspectif.


Re: critique

Songe

16-04-08 à 14:57

Bonjour Virginiz,

Je déplore vraiment que les alertes de mes blogs aient des failles et que je n'aie pas été averti de ce commentaire parce qu'il est très intéressant et pertinent.

Tu as effectivement mis le doigt sur ce qui manque à ce travail pour qu'il soit ancré dans une réalité concrète : un jour un de mes professeurs de philosophie m'a dit "Monsieur, vous avez un raisonnement très abouti dans votre travail mais à l'intérieur d'un système clos qui s'auto-entretient lui-même". De l'eau a coulé sous les ponts depuis que j'ai attaqué ce blog et aujourd'hui que j'ai moi-même plus de prises avec la réalité de ce monde, dans le sens où je m'y investis bien plus qu'auparavant, j'aurais sans doute un certain nombre de modifications à apporter à cet édifice que j'ai intitulé "Utopic".

Ma grande difficulté n'est pas de rédiger mais de franchir le pas entre la théorie et la pratique : je n'ai peut-être pas eu encore le courage ou l'applomb suffisant pour vivre totalement mes idées et du coup j'hésite un peu à aller plus loin dans leur développement; je ne veux pas me retrouver à élaborer un énième système inadapté et pesant qui n'aurait de philosophie que le nom et le but. La philosophie est un ouvrage d'une vie et toute cette vie doit se fondre dans une pensée forte, assûrée et vivante (elle doit savoir épouser la réalité quotidienne et évoluer en tenant compte de ses lacunes).

L'idée de tout reprendre à zéro me démange depuis quelques semaines et des commentaires comme le tien m'encouragent à reprendre en charge ce travail laissé en veille.

Encore déolsé de cette réponse tardive !


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