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Repenser la vie autrement

Penser, vivre et voir autrement ...

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Préliminaires à une philo de vie personnelle

--> Remarque n°2

Réflexion préliminaire à une philosophie personnelle

 

Après plusieurs jours de réflexion et de travail plus ou moins efficace sur l'élaboration d'un plan de discipline personnel, je me suis fais la réflexion qu'une dissertation préliminaire sur l'état d'esprit qui me fait aborder ce travail était nécessaire, ne serait-ce que pour bien me situer par rapport à la tâche envisagée.

 

Ces derniers jours m'ont vu plonger tous les soirs dans une profonde et insondable mélancolie ... je crois que la perspective de revenir à la conscience d'un chemin solitaire, d'une nécessaire solitude m'est difficile à accepter, tellement elle semble peu naturelle ... un changement de point de vue, une discipline rigoureuse, un contrôle permanent de soi-même semblent être la nécessité première de cette acceptation (je ne dis pas résignation, ce serait obtus et prétentieux que de se résigner à une constante et éternelle solitude ...).

Je ne souhaite plus parler de ma vie, je ne souhaite plus en avoir de témoin parce que je sens que je n'avance qu'en mode d'autarcie, d'autonomie (même si souvent la motivation m'est venue de l'extérieur : mais j'ai pu constater qu'il se trouvait toujours autant d'influences extérieures pour me motiver que pour me décourager et finalement, toutes ensembles, me laisser dans la plus totale indécision). Autrefois je vivais une solitude par défaut, aujourd'hui je la vis par nécessité parce que la solitude fait partie de mes habitudes, qu'aussi loin que je regarde en arrière, je me suis toujours orienté, par facilité, par sécurité ou par nécessité, vers la marginalité.

Maintenant il s'agit d'aménager cette solitude pour ne pas la voir me miner dans les regrets alors qu'au fond je me sens une certaine insociabilité, garante de mon intégrité ... en effet, je constate chaque jour davantage comme la routinière fréquentation de cette société m'a fait perdre beaucoup de ma force de conviction ... non pas que je souhaite me faire spectateur tel un acteur désabusé, bien au contraire, je souhaite avoir ce recul qu'a l'oiseau de proie qui saisit sa cible d'hauteurs inaccessibles et se laisse tomber avec rapidité et précision dessus avant de regagner, majestueux, ses cieux. Je crois que cette autarcie est la garantie de l'autonomie et l'autonomie de l'indépendance, cette dernière l'étant du libre-arbitre sur sa vie. Je ne suis pas associal mais inassociable; l'association est un refrain quotidien de ceux qui prônent la force par l'union mais je crois que la force ne doit pas être tirée de l'association mais l'inverse : l'erreur actuelle me semble être de croire qu'on va renverser des empires, décrocher des étoiles en chantant d'une seule voix, en marchant d'un seul pas ... combien de fois j'ai pu voir la division miner déjà au départ l'association ... je crois que ce qui a fait la puissance de certaines associations c'était sa dynamique et si je devais trouver une comparaison avec la physique, la dynamique est un jeu de forces; le poids de l'association, la force de réaction de l'environnement et la force de poussée du moteur ... or si je regarde objectivement l'histoire humaine et que j'applique ce schéma simple à la vision que j'en ai, je constate que les moteurs sont essentiellement des personnalités humaines fortes en conviction et en (auto)détermination. C'est d'appuyer constament et invariablement un discours qui donne sa valeur  à celui-ci, lorsqu'il est illustré par la vie qu'il définit et conditionne.

Je ne crois pas ou en tous cas plus à l'union fédératrice spontannée ... j'ai ce sentiment qu'il il a toute voûte d'un édifice qu'on bâtit, une clé qui la maintient, qui conditionne l'équilibre et la pérénité de l'édifice dans son entier : enlever la clé de voûte c'est tout faire croûler (ainsi que le bloc des balkans s'écroula avec la mort de Tito). Après il est vrai qu'il se trouve toujours d'innombrables entreprises de remblais, de soutainement, de consolidation qui tentent de retarder la chute (comme l'empire romain mis bien des décénnies à connaître la sienne) et la font s'éterniser jusqu'à ce qu'un choc sismique parachève la ruine de façon définitive (la prise de Rome et sa destruction en 476 par les "barbares"). Je crois qu'il faut une idée forte au départ qui, par la suite, peut nécessiter l'association éventuelle pour poursuivre sa finalité. L'association ne doit pas être la fin mais le moyen sinon elle sera toujours vaincue par la dissension tandis que l'union de nécessité puisera son ciment dans l'idée fondatrice et fédératrice initiale.

Aujourd'ui j'ai le sentiment que toute la contestation sociale reste encore fortement empreinte du cri révolutionnaire communiste qui fait naître des frissons chez ses partisans comme ses détracteurs encore aujourd'hui ... "prolétaires de tous les pays unissez-vous !" et ce sur fond d'Internationale, comment ne pas se prendre, au son vibrant des choeurs masculins, à rêver durant un instant ? Comment ne pas se tourner un instant vers son voisin et lui tendre la main en se disant qu'on marchera ensemble ainsi dans chaque lendemain ? Et puis le son s'éteint, la réalité se rapelle aux mémoires et l'union fédératrice se fera doux rêve pour la soirée, doux souvenir pour le lendemain, amer regret lorsqu'il n'en restera rien qu'un terrain de terre brûlée par la dissension de fond comme de forme ...

On est bien prompt à s'imaginer qu'on réfléchit mieux à plusieurs mais si ce principe s'applique généralement à l'action, je crois que c'est une impasse fondamentale pour ce qui concerne la pensée ... je pense qu'effectivement que sur une union de forme on puisse très bien s'entendre puisqu'il suffit alors de s'organiser,mais sur l'union de fond il s'agit non plus de marier des opinions mais bien des convictions et là, où que j'aie pu aller (que ce soit dans le paysage associatif, politique, artistique ou social ...) j'ai constaté une systématique démission. Lorsqu'il s'agit de mettre en place un système de vie en auto-gestion comme le font les anarchistes, on s'accommode bien des uns et des autres puisqu'il ne s'agit pas ici de marier des philosophies mais d'accommoder entre elles des manières de vivre. Mais ce n'est pas une autonomie dans la société mais une autonomie en marge de celle-ci. J'ai évoqué ma marginalité mais je crois qu'elle n'est pas de rejet ou de contre-pieds comme c'est généralement le cas; c'est plutôt me définir comme électron libre mais néanmoins partie prenante et intégrée au système dans son entier. Je ne tiens pas à m'opposer à quelconque société, celle-ci n'étant jamais que la somme des vies qui la constitue, celles qui la rejetent comme celles qui s'en revendiquent : je crois qu'elles participent toutes au même titre. Mon objectif personnel est de m'offrir une philosophie et une place qui lui corresponde dans cette société et ce en adéquation avec mes convictions et mes valeurs ... après si cette place est contestée ou menacée, je me réserve le droit de la défendre et de la revendiquer. Si, par la suite, je juge injuste la situation d'autrui, il ne tient qu'à moi de me ménager la place qui me donne les pouvoirs de répondre à cette injustice plutôt que de la montrer du doigt et la décrier sans n'avoir rien à lui opposer.

Voilà une réflexion qui m'offre déjà un apperçu plus concret de ce que je souhaite obtenir ... je ne veux fonder mes actes comme mes pensées sur une nécessaire association à autrui, je préfère considérer que mes pensées ne sont jamais que la somme de toutes les expériences, connaissances et compétences personnelles et humaines accumulées au cours de ma vie; et mes actes ne sont jamais que la mise en application de mes pensées ... j'associe suffisament en moi pour ne pas me sentir orgueilleux ou egocentrique de vouloir élaborer une philosophie personnelle de vie : je suis la somme de mes connaissances et expériences et ma philosophie ne sera jamais qu'une mise en ordre plus judicieuse, plus harmonieuse de cette somme.

Sur ces constructives pensées, je m'en vais continuer l'élaboration de ma discipline quotidienne afin de parvenir rapidement à l'élaboration plus intéressante de la philosophie même ...

 

Ecrit par Songe, le Vendredi 12 Mars 2004, 16:14 dans la rubrique "Remarques".

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