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Repenser la vie autrement

Penser, vivre et voir autrement ...

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Première introspection

Première introspection

 

Voilà, je commence ma première réflexion dans cette rubrique ...

Je crois que le mieux est de commencer par le commencement : quelles motivations m'ont amené là où je suis aujourd'hui et selon quelle dynamique ?

Si je reviens dans mon enfance à la période de l'école primaire je constate que j'appartenais au groupe bien que me tenant en marge de celui-ci par des prises de positions franches et déterminées divergeant de l'avis commun; notamment mes refus d'obéir au comportement commun dans les cas où il contrevenait à mes convictions. Malgré tout je me suis souvent aligné sur la bêtise collective pour malmener untel ou unetelle pour des raisons de discrimination évidentes. Je me suis souvent demandé si c'est la société discriminatrice qui induisait ce comportement chez l'enfant ou bien si c'est une attitude ancrée dans la nature humaine et induite par la nature où la loi du plus fort et de la sélection naturelle est celle qui détermine la survie. Je crois qu'il y a un peu des deux parce que d'un côté il y a indéniablement des comportements dominants qui se heurtent à leurs semblables et ces comportements découlent bien du caractère puisque dans des environnements semblables des enfants évolueront de façon très différentes. Maintenant je pense que la société offre par éducation le pouvoir ou nom d'user de cette domination sur autrui. Avant d'être bouc-émissaire j'ai eu moi aussi mes souffre-douleur que j'ai malmené aveccruauté et systématisme sous les encouragements. Je n'avais pas de comportement protecteur (pas même pour mon frère comme j'ai pu le constater en certaines situations délicates par la suite) mais sans aucun doute j'en avais un de farrouchement indépendant qui m'a valu de belles bagarres et un respect des petits caïds de cour d'école.

Au collège j'ai continué à occuper cette position avant de me retrouver exclu et moqué dans ems eux dernières années. C'est là je pense que j'ai pris pleine conscience de mes convictions et de mon indépendance, en la ménageant à renforts de coups de poings mais sans coup de gueule (il faut dire que ma timidité maladive me faisait paraître un phénomène curieux un peu farouche). Mais je ne peux pas dire que je me suis retrouvé seul puisque j'ai toujours conservé autour de moi quelques "copains" pour partager jeux de cours puis jeux de rôles. Ma solitude n'a jamais concerné que mon esprit enfermé en lui-même et qui du primaire au collège en était venu à se protéger avec le sentiment de supériorité et celui d'abstraction (combien de fois n'ai-je pas eu l'idée que tout ça n'était qu'une facre, un truman show géant dont j'étais la nécessaire victime ?).

Le lycée m'a retrouvé dans cette situation de solitude morale mais plus intellectuelle puisqu'au delà de mes bourreaux moqueurs en grands nombres, j'avais des "amis" avec lesquels je partageais des discussions sur bien des thèmes. Mon sentiment de supériorité a cédé la place au cynisme, un moyen de défense efficace quand on est attaqué : on attaque plus violemment, avec le nihilisme, en laissant l'humour noir détruire jusqu'aux fondements de la bêtise de l'autre. Le cynisme m'aura valu de mettre les moqueurs de mon côté et cela sans détriment d'autrui, simplement montrer à l'autre que ton acide est plus corrosif que ses moqueries, que là où il attaque les apparences tu vas remuer la fange du fond. Le lycée s'est donc terminé avec la même solitude morale (l'incompréhension d'autrui de ce qui faisait ma nature profonde).

La fac m'a débarassé du cynisme et appris l'altruisme avec un activisme acharné contre les formes désignées d'opression sociale. Malgré une immersion dans un enseignement et des convictions militantes riches j'ai retrouvé cette solitude intellectuelle avec l'impression que tout autour de moi tout n'était qu'a prioris, préjugés et normes arbitraires. La solitude morale quant à elle s'est un peu éclispée avec l'apparition d'esprits compréhensifs dans mon horizon introspectif (pour dire les choses simplement : j'avais enfin d'autres confidents que ma seule mère).

Aujourd'hui j'ai interrompu mes études et choisi une nouvelle voie pour ma vie : la voie de l'improvisation libre, risquée mais iindispensable à mon besoin d'indépendance (avoir au moins le sentiment qyu'un libre-arbitre demeure). Ma solitude morale s'est pleinement éclipsée et je me retrouve avec ma solitude intellectuelle après avoir fait abstraction de la solitude affective.

Par moments je cède à l'espérance qu'une seule personne puisse associer tout en elle : l'affectif, l'intellectuel et le moral. J'ai trouvé dans chacun de mes amis actuels un peu de  ces trois ingrédients qui les rendent plus proches que personne ne l'avait été de moi les 20 années précédentes. Est-ce abusif d'espérer avoir un ou une amie qui réunisse tout cela pleinement ? Toujours cette obsession qu'on a de l'alter-ego, l'âme soeur, cet autre nous qu'on aimerait avoir pour interlocuteur jour et nuit parfois, seulement présent à l'esprit parfois, pour nous rassurer simplement de son existence.

Je crois que ce que je recherche au fond est une reconnaissance, qu'on me reconnaisse pleinement pour ce que je suis et qu'on ne demeure pas aveugle à des pans importants, entiers, de ma personnalité; j'ai ce besoin pour soulager ma conscience du sentiment d'hypocrisie qui me vient quand on me désigne comme ceci ou cela et que je ne m'en défends pas en rétorquant que je ne suis pas que cela. Ce n'est pas parce que je ne suis plus aussi farouche, plus cynique, plus aussi convaincu de ma supériorité qu'il ne demeure pas encore chacun de ces passages de ma vie dans ma personnalité : je suis indéniablement animé par un sentiment de sauvage indépendance que je préserverais coûte que coûte, je suis indéniablement encore noir dans certaines de mes idées et visions des choses et je suis indéniablement encore habité d'une fierté et ambition qui me poussent parfois au mépris hautain malgré moi. Ce n'est pas parce que j'ai tempéré, relativisé et refoulé ces traits qu'ils sont devenus inexistants, ils sont seulement contrebalancés par leurs traits contraires qui me permettent de reconnaître la valeur d'une idée et de son contraire.

Pourquoi cette réflexion-là ? Simplement parce que je pense que ce que j'essaie d'écrire ici est réquisitoire contre moi-même tel que je l'énoncerais si je devais faire mon procès pour un acte qui m'aura paru nécessaire ou aura été impulsif à un moment et que ma raison jugera intolérable et honteux l'instant suivant. C'est une façon honnête, je pense, d'avouer ma multiplicité, ma conscience des vices vertus et de leur relativité dans ma vision (un moment le vice aura sa légitimité, à un autre la vertu deviendra prétention ou convention puis à un autre moment encore je remettrais tout en cause pour me fournir une nouvelle interprétation qui réponde à mes convictions du moment). Cependant, et là c'est le travail que j'essaie de mener avec Utopie, il y a un certain nombre de valeurs et convictions que je me dois de conserver telles quelles en toutes circonstances afin d'obéir à une progression et à des projets cohérents sur le long terme (et non soumis par conséquent au va et vient permanent).

Voilà, je crois que j'ai amorcé ici la réflexion pour introduire la réflexion sur des valeurs dont je me réclame toujours mais que je ne nomme jamais ...

Ecrit par Songe, le Mercredi 27 Octobre 2004, 11:26 dans la rubrique "Thèmes".

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Commentaires

LaPïrate

11-07-07 à 21:13

Bonjour,

Je faisais une petite rceherche sur la solitude affective et morale, et je suis tombée sur votre page. J'ai lu votre article "première introspection" et je m'y suis retrouvée au mot pour mot, de façon troublante.

Etonnée de voir que je ne suis pas la seule à ressentir ces choses, contradictoires pour la plupart, difficiles à gérer, parfois essentielles pourtant et si dérangeantes. Malheureusement, de mon coté, je n'arrive pas à m'en sortir, cette solitude morale me ronge, sans qu'elle n'ait aucun fondement précis, sinon qu'elle prend racine dans mon enfance pour ne plus me lacher.

Je ne sais pas ce que j'attend en vous écrivant, mais j'en ai éprouvé le besoin.

Je suis soulagée de voir que je ne suis pas un "ovni" débarqué par hasard dans un monde sans aucun sens sinon la cupidité et le matérialisme, que je ne suis pas la seule à etre réticente par nature aux règles que nous dicte cette foutue société.

Cordialement.


Re:

Songe

12-07-07 à 10:28

Bonjour,

C'est une surprise agréable pour moi de constater que les textes que j'ai laissé ici et là en ligne ne sombrent pas dans l'oubli et que parfois l'un d'eux suscite une réaction.

J'ai toujours relativisé au possible l'aspect psychanalytique de la cause du malaise dans l'enfance mais je suis conscient que les blessures d'enfance et surtout la solitude durant cette période où on a pas la maturité pour l'appréhender, marque profondément et durablement une vie ...

Vous n'êtes pas un ovni et à force d'écrire et de rencontrer des échos à mes doutes, je me suis rendu compte que nombre de gens ressentent cet isolement moral, ce sentiment qu'ils n'ont pas été fait pour ce monde qui les agresse et les violente insidieusement. Et j'en viens parfois même à me demander comment nous avons pu être autant à nous forger des rôles sociaux très divergents de notre personnalité profonde. C'est un peu comme une vaste schyzophrénie ...

Qu'est-ce qui vous a amené à faire cette recherche ? Je suis toujours curieux de savoir ce qui anime tous ces êtres que je côtoie et qui me paraissent aussi mystérieux que limpide selon la façon dont je les regarde évoluer dans le monde.

Au plaisir


Re:

LaPïrate

12-07-07 à 12:08

Le but de ma recherche est relativement simple, j'essaie de trouver une cause ou un moyen de trouver la cause de ce sentiment de solitude que je qualifierais presque de "pathologique" dans lequel je m'enferme malgré moi depuis toujours sans raison apparente, bien que le temps et les expériences m'y aient probablement confortée.

Cela doit etre le propre de l'homme que de vouloir a tout prix trouver une cause à tous ses maux mais je n'arrive pas à admettre que l'on puisse etre "moralement" seul par nature, je pense toujours qu'il y a une raison, aussi infime soit elle aujourd'hui, qui a une époque a du changé les choses. Malheureusement la mémoire a ses limites et je n'arrive pas à les dépasser, je n'ai que des souvenirs extremement flous de mon enfance, toujours heureuse familialement, des amis, tout ce que je désirai mais toujours ce vide, cette solitude profonde. Solitude qui n'a pas de sens, pas d'explication concrète et qui me gache la vie de plus en plus à mesure que j'évolue dans ce monde.

Décidément les psys n'ont peut etre pas tord de tout rapporter à l'enfance, après tout, si le probleme n'est pas dans le présent, il ne peut etre que dans le passé...


Re:

Songe

08-11-07 à 09:39

Excusez ma réponse très tardive, je n'avais pas été averti de la votre visiblement et je n'avais pas pensé à vérifier à l'époque si j'avais eu une réponse de votre part.

Je ne suis pas certain que les réponses soient à trouver dans le passé systématiquement, certes il influe grandement sur ce que nous sommes à présent mais de là à y voir l'explication essentielle des maux présent, je ne suis pas d'accord.

Aujourd'hui j'ai dépassé dans une certaine mesure ma solitude par un certain nombre de compromis, d'efforts, de travaux sur moi-même et vis à vis des autres et je constate que mes relations sociales s'en sont tout de même pas mal améliorées.

Je veux bien discuter avec vous pour chercher des causes et éventuellement des réponses si vous le voulez, mais j'ai appris avec le temps qu'on était seul à pouvoir faire les pas décisifs.

En m'excusant encore de vous avoir laissé dans la solitude d'une absence de réponse ...



Anonyme

08-11-07 à 05:43

Je ne sais pas si vous continuez à alimenter votre bog de vos réflexions. Toujours est il que regardant sur le net ce qu'on disait de l'introspection, je suis tombésur votre site. A ce sujet je voudrais vous poser une série de questions qui me permettrait de mieux situer votre problématique ( trauma, sentiment d'isolement, recherche de sens et de discipline ).

- Etes vous homosexuel ?

- Quel est votre signe astrologique ?

- A quelles convictions teniez vous à l'époque du collège et du lycée ?

- Que faites vous concrètement dans la vie ? ( travail, scolarité... )

- Cherchez vous à évaluer le mal que vous faisez aux autres, et comment entendez vous réparer vos erreurs ?

- Etes vous tjs sur la defensive, ou êtes vous capable de faire preuve de lacher prise ?

- Etes vous capable de vous représenter vous et votre entourage ? Si oui comment ?

- De quoi, en vous, avez vous honte ?

Amicalement ?

jean baptiste


Re:

Songe

08-11-07 à 09:32

Bonjour Jean-Baptiste,

Il est intéressant pour moi de constater que mon texte retrouve régulièrement des lecteurs et ce alors qu'un certain nombre de constats qu'il énonçait se sont adoucis durant les trois années qui ont suivi.

Je ne suis pas homosexuel et je vis à présent en couple (et j'y ai d'ailleurs trouvé l'essentiel des trois aspects qui me faisaient défaut dans l'amitié, ce qui m'a un peu réconforté dans ma vision du monde et rendu à une plus grande foi en l'infini des possibilités qu'offre l'avenir à l'homme qui se le laisse ouvert).

Mon signe est vierge et je suis fonctionnaire de l'éducation nationale depuis peu après trois années de petits emplois et deux années d'études de philosophie et une de maths.

Mes convictions de l'époque étaient échafaudées sur une vision très chevaleresque de ce que devaient être les relations humaines. Je pense que j'avais un peu de mal à saisir la divergence entre la réalité relativement crûe de celles-ci par rapport à la vision ouatée que j'avais hérité de mon cocon familial policé. J'étais extrêmement outré par les théories freudienne sur la sexualité notamment : je ne pouvais m'imaginer un tel déterminisme sexuel dans les comportements humains sans y voir une entrave inacceptable au libre-arbitre. J'avais par ailleurs une envie très typique de l'adolescent rêveur : celle de m'envoler au secours du monde meurtri de la télé et de laisser derrière moi la monotonie quotidienne pour le grand rêve humanitaire (sur ce point j'ai mûri mais je garde ce profond attachement à l'humanitaire auquel je contribue pleinement à présent).

Réparer mes erreurs et évaluer le mal, c'est une vision très chrétienne de la notion de "pêché à laver" ça ... voire même jéhovienne. J'ai toujours été très conscient du mal que j'occasionnais et je pense y avoir répondu sur bien des aspects par la suite. Ce qui est fait est fait et je ne vois pas les erreurs comme des fosses communes à combler mais comme des repères à partir desquels je fais évaluer ma vision de ce qui est honorable et ce qui ne l'est pas. A partir de là je m'efforce de ne pas reproduire mais je ne flagelle pas avec durant le reste de ma vie.

Sur la défensive ? Oui et non, comme la plupart des gens je dirais. Prudent mais pas méfiant, moi préoccupé par les raisons sous-jacentes et davantage enclin à accepter les choses telles quelles et faire du  mieux avec elle ainsi. Si lâcher prise signifie relativiser, je dirais que chaque jour j'y parviens mieux et davantage. Seulement il y a des colères saines que je conserve pour faire évoluer les choses par moi-même et pour les autres.

Je me représente tellement bien mon entourage qu'il me sert de point de départ à l'essentiel de mes réflexions. Mon entourage est ce qui détermine la richesse de ma vie et je m'efforce de l'entretennir au possible. Encore qu'il me semble ne jamais en faire assez à ce niveau-là mais c'est un savant équilibre entre l'enrichissement personnel et le développement des relations humaines : s'occuper plus des autres que de soi est aussi peu viable à terme que l'inverse, je pense. Mais si je devais résumer mon entourage je dirais ceci : c'est toutes les facettes de moi plus quelque chose qui les rend chacun singuliers et inestimables ...

De quoi j'ai honte ? Du temps que je mets parfois à rassembler les énergies pour réaliser ce qui me paraît essentiel et incontournable. Sinon pas de grand chose d'autre, j'ai perdu l'habitude néfaste d'avoir honte d'être humain pour apprécier à sa juste valeur ce que je fais de positif de ma vie.

En espérant vous avoir éclairé
Au plaisir




Re:

Anonyme

11-11-07 à 02:11

Vous etes devenu professeur ?


Re:

Songe

16-04-08 à 14:58

non je ne suis pas devenu professeur mais agent comptable ...


Re:

ed

15-06-09 à 14:57

Quel étrange destin : agent comptable...  vous écrivez remarquablement.


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